Le froid et le chaud attendent leurs techniciens ! publié le 05/03/2018  - mis à jour le 13/03/2018

« Je n’ai pas fini ma formation mais je sais déjà que je vais être embauché au sein de l’entreprise où j’effectue mon apprentissage, comme beaucoup de mes camarades de la promotion d’ailleurs, précise d’emblée Nicolas Crespin, en deuxième année du BTS fluides, énergies et domotique option A, génie climatique et fluidique. J’ai souhaité faire ce BTS après un bac pro en installation des systèmes énergétiques et climatiques car j’avais besoin de comprendre pourquoi j’installais des équipements. »

La finalité de ce BTS, dispensé au lycée Sillac d’Angoulême, estampillé lycée des métiers du bâtiment, que ce soit dans cette option ou dans celle dite B, froid et conditionnement d’air, est de former des techniciens capables de concevoir, de façon globale, les systèmes (dimensionnement, chiffrage, planification, mise en service…), d’en assurer la maintenance et de garantir l’optimisation des équipements. « Ce ne sont pas des installateurs, insiste Cyril Brunet, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques, mais de futurs professionnels capables d’évaluer les solutions techniques à mettre en oeuvre en fonction des besoins : quel type de matériel prévoir pour, par exemple, refroidir 5 000 m2 de bâtiment à + 3 degrés. La notion de maîtrise des coûts est essentielle : il faut que l’installation produise en coûtant le moins cher possible. Sans oublier la dimension environnementale. »

Projets à mener

Le choix de l’option se fait dès la première année. En clair, l’option A porte sur les équipements types chauffage, ventilation et climatisation, et la B est centrée sur la chaîne du froid (commercial, industriel) et le traitement de l’air. « Il y a des similitudes entre les deux, notamment dans les matières scientifiques, mais aussi en électricité, régulation des systèmes ou l’acoustique. Il est donc possible de passer de l’une à l’autre en deuxième année. » L’enseignement privilégie l’approche en mode projet, qui permet de mélanger les publics issus des différents bacs scientifiques (S, STID2) ou professionnels (électrotechnique, maintenance industrielle…). « Les uns profitent des compétences des autres. »

Des techniciens prisés

« Ce sont de futurs techniciens très prisés car nous formons moins de jeunes qu’il n’y a de demandes d’entreprises, souligne Fabien Pelletier, enseignant au BTS option froid et conditionnement d’air. Malgré cela, cette année encore, nous ne faisons pas le plein. »

Les raisons ?

« Un manque d’élèves formés dans ces domaines au niveau des bacs pro et beaucoup de bacheliers s’orientant dans la vie active à l’issue du bac. » Un choix qu’avait fait Aurel Bouchaud, aujourd’hui en deuxième année de BTS, option A.

« J’ai travaillé trois ans avant de reprendre mes études. L’installation me plaisait mais j’avais envie d’évoluer en compétences. La formation qui est dispensée ici est très complète et adaptée à ce qu’attend l’entreprise. Ce que j’aime dans ce métier est qu’il y a une part d’autonomie importante. Aujourd’hui, j’interviens au sein d’un bureau d’études. En fonction des besoins des clients, je mène le projet de A à Z, ce qui peut être stressant car il ne faut pas se planter, mais c’est aussi ce qui fait son intérêt. Il n’y a pas de routine, chaque chantier est différent. »

Certaines qualités sont alors demandées : « Être curieux, logique et acteur de sa formation, car l’investissement personnel demandé est important », conclut Fabien Pelletier.