Identité numérique publié le 07/04/2011
Rencontres de l'Orme 2.11
Paul Mathias, IGEN, philosophe
Les réseaux envahissent toutes les strates de notre existence. Nous n’en sommes pas seulement des usagers mais bel et bien les effets pour ne pas dire les produits.
Sur Internet, les pratiques réticulaires sont des pratiques d’écriture : participer à un forum, dialoguer, c’est toujours écrire et même s’écrire soi-même.
Un paradoxe fait alors jour : d’une part nous nous racontons et faisons des discours très variés de nous-mêmes ; d’autre part, en retour, nous savons de moins en moins ce que nous disons et nous sommes dépossédés de nos écrits. Nous n’avons aucune idée de la manière dont sont exploités nos propos par des machines. L’identité numérique est une identité calculée. Mais peut-on encore parler d’identité ?
Antoinette Rouvroy, docteur en droit à l’Institut universitaire européen de Florence
Il semble vain de vouloir sauver un sujet maître de son intentionnalité alors que le sujet dans le numérique n’ existe que de manière infra-individuelle (fragmentés dans diverses banque de données) ou supra-individuelle (les profils).
Renaud Francou, animateur de la Fing
Il faut donner une vraie valeur à la vie privée. Il faut pouvoir choisir et conduire sa vie publique. La protection et la projection de soi forment un couple indissociable et l’on n’assurera pas l’une sans faciliter l’autre.
Vous retrouverez sur le site Internet de l’Orme 2.11 la synthèse des débats et le résumé des contributions.