Le festival de la boulette publié le 21/03/2022

Pourtant tout avait bien commencé, une organisation millimétrée dès le réveil, des professeurs gérant parfaitement la situation, cela ne coûte de rien de le dire et de toute façon personne ne pourra apporter de contradiction sur ce point donc autant en profiter. Avec nous, une météo idéale avec un vent qui balaie tous les nuages. Après un premier chaussage rondement mené et la préparation des groupes nous voici à la rencontre de nos moniteurs. La première impression fut la bonne, nous sommes tombés sur une bonne équipe de vrais pédagogues du ski qui savent mettre en confiance des élèves qui en manquent parfois cruellement. C’est à ce moment que l’on prend conscience de tout le bénéfice que va retirer nos jeunes de cette expérience ; vous verrez ce ne seront plus tout à fait les mêmes à leur retour. Bon par contre avec certains loustics on part vraiment de loin sur des points comme le rangement des affaires dans leur chambre ou le simple fait de mettre une housse de couette qui semble être au même niveau que la conquête spatiale.

Et puis le grain de sable, vous savez le détail insignifiant dont on ne se rend même pas compte au début puis tout s’accumule et s’accélère, comme dans le film Gravity pour les cinéphiles. Pas de panique tout de même aucune personne n’a été blessé ou maltraité lors de ce qui va suivre, quoique certains esprits moqueurs vont surement profiter de ce qui va suivre dénigrer leur collègue...
ça commence par des petits problèmes de matériel, des skis qui se font la malle tout les deux virages comme ceux de Noah qui déchausse tout les dix mètres, une arrivée de télésiège un peu chaotique : un beau strike de Paloma, Perinne, Jade. Les petits bobos qui trahissent quelques inquiétudes et manque de confiance pour ce premier jour. Pour l’instant on est dans de la petite boulette.
Puis le ciel se couvre et les nuages sont de plus en plus prégnants : un sac oublié dans une navette avec le cahier du groupe, un changement de chaussure qui tourne au marathon pour Mme Laroche obligée de multiplier des allers retours et qui du coup arrive en retard pour le départ de son groupe avec le moniteur. Un oubli fâcheux de masque pour les élèves qui doivent prendre la navette et l’obligation d’improviser avec des tour de cou des protections de fortune. Là on commence à se dire que cela commence à faire beaucoup et qui va falloir que cela s’arrête, mais non, c’est la fameuse loi de Murphy, ou plus trivialement par chez nous" le principe de l’emmerdement maximum". On poursuit donc avec "l’élite" de nos skieurs qui n’arrivent même plus à se relever, comme Fanny. Il faut dire que la qualité de neige laisse un peu à désirer, je sais je chipote et je fais la fine bouche, mais la couleur particulière du manteau neigeux qui va de l’orange clair au marron foncé par endroit allié à une consistance plus proche du potage que de l’omelette norvégienne fatigue les organismes.
Le summum de la boulette fut alors atteint par une certaine Camille P. qui décida d’inventer une nouvelle discipline : le lâcher de ski depuis un télésiège en rotation. Je ne pense pas que cela figure au programme olympique un jour car c’est une discipline qui génère beaucoup d’instabilité à l’arrivée du dit télésiège en plus de nécessité un efforts de main d’œuvre conséquent du personnel des remontées mécaniques. Bon j’exagère un peu car après une investigation il s’agissait plus d’une défaillance de matériel que d’une faute de l’élève en question. Ceci dit une boulette est une boulette et il me semble que le responsable du groupe doit en assumer la responsabilité. Résultat, une bonne demi heure de retard.
Ah oui il faut que je vous fasse une confidence, un concours officieux des boulettes est organisé entre les encadrants du séjour et qu’un barème précis s’applique. Cela va de la petite boulette à 10 points comme oublier son forfait, de la boulette à 100 points en se trompant de ski, jusqu’à la méga-boulette à 1000 points comme ... oublier son sac dans la navette. An the winner is : moi.

La fin de l’après-midi fut l’occasion de tester nos animations pédagogiques et contre toute attente ce fut un succès avec des groupes qui ont très bien fonctionné. Puis le repas fut également apprécié avec des plats de pâtes carbonara qui rassasièrent bon nombre d’organismes mis à l’épreuve par cette première journée. Mais bon on ne va pas se mentir la gastronomie n’est pas toujours le point fort de ce genre de séjour et c’est encore le cas du nôtre. La soirée fut pourtant moins calme avec l’animation du soir sous forme de jeu concours s’inspirant de la famille en or qui fit trembler les murs du mouflons a de nombreuses reprises. Après un retour au calme un peu musclé, la torpeur vespérale reprit peu à peu sa place et le chant de la bise remplit de nouveau ce silence.
C’est à ce moment là que je me rends compte que je n’ai pas complété la fiche d’appel de l’après-midi. Encore une ! Promis, c’est la dernière de la journée...

Ps : M. Blanchard a fait une sélection de photosici.