Témoignages sur la guerre d'Algérie : compte-rendu de Typhaine publié le 26/06/2023

Mardi 06 juin, nous avons eu l’occasion d’écouter les témoignages d’anciens appelés d’Algérie. Ces témoignages étaient très intéressants et pertinents et je souhaite donc partager avec vous mes ressentis et mes sentiments face à cette expérience. Je souhaite aussi remercier les 3 anciens appelés, Gilbert, Yves et Albert d’être venus témoigner face à nous.

Tout d’abord, ces témoignages ont suscité chez moi un intérêt profond, ils nous ont raconté leurs expériences vécues pendant la guerre d’Algérie, et cela nous a permis d’avoir un aperçu réel de cette période historique. Leurs récits nous ont permis de comprendre les difficultés et les défis auxquels ils ont dû être confrontés durant leurs mois de services.
J’ai aussi été particulièrement intéressée par les détails qu’ils ont donnés, selon eux, cette guerre était « dégueulasse » et ils en ont honte. Ils se sentaient inutiles, pourquoi étaient-ils là ? Leur motivation n’avait rien de politique, ils faisaient seulement leur devoir de Français, pour leur patrie. Cela m’a donné une perspective nouvelle et plus profonde sur la vie des soldats durant cette période grâce à tous les détails qu’ils ont fournis. J’ai appris que pendant leurs temps de repos, ils jouaient au poker, au rami, ils faisaient des crêpes etc… Ils avaient le droit d’aller à la messe le dimanche et d’aller à la plage.

Ces témoignages étaient aussi très touchants. Lorsqu’en parlant, Gilbert a commencé à se mettre à pleurer, je pense que la plupart des personnes se sont sentis touchées, il a été témoin d’un assassinat gratuit juste car un Algérien était là et cela l’a vraiment touché. Pour eux, c’était dur, ils n’étaient pas prêts mais ils n’avaient pas peur. Un des souvenirs les plus marquants c’était de voir des femmes et des enfants patauger dans la nourriture qui était jetée, signifiant leur extrême pauvreté.

Ce qui m’a également marqué, c’est la diversité des points de vue exprimés par les anciens appelés. Yves était conducteur, Albert était infirmier et Gilbert était ravitailleur. Par contre ils étaient tous d’accord sur un point, cette guerre était « inutile ».
Je pense qu’avoir eu les témoignages d’Algériens par exemple aurait pu aussi être très intéressant car on aurait eu d’autres points de vue encore qui auraient montré que la guerre était un sujet complexe.
Même si certains ont repris la vie civile facilement, d’autres l’ont reprise plus difficilement en en gardant des traumatismes, en faisant des cauchemars la nuit par exemple. Ils étaient déphasés à leur retour, la musique avait beaucoup changé notamment en deux ans. Malgré tout ils gardent des bons souvenirs de l’Algérie, de ses paysages et de la camaraderie qui régnait entre eux.

Ces anciens appelés financent des projets de développement en Algérie en reversant leur pension militaire à l’association à laquelle ils appartiennent, la 4ACG. Par exemple à Bab el Oued, le quartier d’Alger.
Plus d’1 million d’euros ont ainsi été reversés depuis 2004 à différents projets en Algérie. C’est une façon de se racheter d’avoir été à la guerre. Le film documentaire Retour en Algérie porte justement sur cette association et a déjà été projeté dans 12 salles dans les Deux-Sèvres, la Vienne et la Charente Maritime.

Dans l’ensemble, l’écoute de ces témoignages a été une expérience émotionnelle et instructive pour moi, j’ai ressenti une gamme d’émotions allant de la fascination à la tristesse. Ils ont élargi ma compréhension de l’histoire et de ses conséquences.
Le seul point négatif c’était le fait d’être assis pendant 2 heures, et même si l’on est intéressé, cela devient ennuyant d’être juste assis à écouter.

Je suis reconnaissante d’avoir eu l’opportunité d’entendre directement les récits de ces anciens appelés d’Algérie, car cela m’a montré que travailler pour la paix et la compréhension mutuelle est importante. J’espère que nous continuerons à apprendre de ces témoignages et que les gens continueront à témoigner sur les guerres et les conflits.

Typhaine