Histoire sans fin ? NON ! Plusieurs ... publié le 24/01/2015

Il y a quelques semaines s’achevait en cours de français une séquence consacrée à l’étude d’un roman d’aventures dont l’histoire se déroule au Moyen Âge (Le Faucon déniché de Jean-Côme Noguès). Dans cette histoire, le héros, Martin Brichot, un jeune serf de douze ans, se lie d’amitié avec un faucon et le dresse, ce qu’interdit la société de son temps. L’enfant est emprisonné, l’oiseau dressé pour la chasse par le fauconnier du seigneur local. Après bien des aventures, Martin retrouve enfin son faucon mais celui-ci se fait tuer par un braconnier affamé.
Les élèves de 5G ont eu l’occasion de se mettre à la place de l’auteur afin de proposer une fin alternative à cette œuvre dont le dénouement est plutôt amer. Ces écrits ont été lus en classe. Voici les plus belles de ces fins, selon les élèves ...
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Orlane

La peur de la vieille, un moment, lui avait fait oublier son chagrin mais, quand il fut de nouveau seul au bord du marais, tout lui revint. Son faucon, son beau faucon hobereau, son ami, était devenu un tueur ! Son cœur se serra et deux larmes coulèrent sur sa joue. Le vilain sursauta : il venait d’entendre un bruit derrière un buisson. Martin reconnut le paysan qui tenait une fronde à la main en quête de nourriture. Le jeune garçon prit soin de ne pas faire de bruit et avança sur la pointe des pieds jusqu’à un vieux chêne. En courant, il se dirigea là où il avait caché son oiseau. Martin sortit de sa poche abîmée les morceaux de viande que la vieille femme lui avait donnés. Elle avait été bien aimable en partageant son repas avec Martin. Arrivé à la ruine, le petit paysan se mit à genoux devant la cage de son faucon.
« Pardonne-moi, mon beau. Je n’ai pas été à la hauteur. Je n’ai pas réussi à te délivrer plus tôt. J’espère que tu redeviendras mon ami. »
Martin ouvrit la cage du faucon et lui ôta le grelot d’or. Il lui donna un petit morceau de viande qu’il avait roulé en boule, puis il le laissa s’envoler. Le vilain courait vers un champ en sifflant pour que son oiseau le suive. Il percuta un manant.
« Attention, mon garçon ! »
Martin dévisagea l’inconnu. Il portait un surcot fauve. Un fléau était placé en plein milieu du champ.
« Excusez-moi monsieur.
– Que fais-tu ici ?
– J’essaie d’apprivoiser mon oiseau. »
Le paysan ouvrit grands les yeux, étonné. Martin lui raconta alors toute son histoire. Quand il eut terminé, le faucon se posa sur le gant de l’enfant. Un filet écarlate coulait de son aile.
« Oh, mon beau ; tu as attaqué un oiseau. Je vais te soigner. »
Martin dit au revoir de la main au paysan et partit en direction d’un arbre.
Dans une clairière s’élevait un arbre aux fruits jaunes. Cette après-midi, le soleil chauffait si fort qu’il brûlait l’herbe sèche. Le garçon grimpa dans l’arbre et récolta une baie qui tomba au sol. Toujours sur son gant, le faucon ne bougeait pas, ce qui ralentissait la descente de Martin. Il sauta du tronc et s’assit en maintenant l’oiseau au sol. Avec précaution, il étala le jus du fruit sur l’aile blessée de son ami qui se laissait faire. Le faucon regarda Martin de ses yeux jaune vif.
Le jeune manant laissa son oiseau s’envoler et prit la direction de sa chaumine. Heureux, il constata que son faucon hobereau le suivait sans même attaquer une perdrix. Il avait réussi ! Martin avait retrouvé son ami de l’été.

Pierrick

Martin n’ôta pas le capuchon à l’oiseau. Le gant haut levé, le corps raidi, il marcha dans les labours et sur les prés. Tout droit, vers une destination connue de lui seul : les ruines. C’était le lieu où il avait caché sa cage. Il fut si heureux de retrouver son faucon qu’il construisit une autre cage, plus belle et plus grande, et dont il était si fier qu’il la posa devant sa maison pour que les autres manant voient avec émerveillement la beauté de sa cage ainsi que la beauté de son oiseau. Maintenant, il n’avait plus peur d’être surpris par le fauconnier ou par un manant, il pouvait montrer le jeune faucon à tout le monde. Martin avait même donné un nom à son jeune faucon : Aure. Il avait choisi ce prénom en pensant à son grelot, son grelot d’or. Ne sachant pas si Aure était un mâle ou une femelle, il lui donna quand même un nom féminin.
Une fois par semaine, Martin lançait Aure dans les airs et courait derrière son faucon. Mais Aure avait toujours son instinct de chasseur. Parfois, il plongeait sur des mulots, pour en prendre un qui était à côté d’un chêne. Martin devait toujours l’interpeller pour ne pas qu’Aure mange la pauvre bête. Aure avait changé de couleurs, ses ailes étaient devenues dorées et le reste de son corps était châtain clair. Aure était un magnifique faucon hobereau qui ne savait que chasser. L’enfant et l’oiseau étaient devenus les meilleurs amis du monde.
Une semaine avant la chasse royale au vol, Sire Guilhem invita Martin au château. Martin accepta l’invitation avec grand plaisir mais aussi avec une grande curiosité : pourquoi Sire Guilhem l’invitait-il au château ? Martin se rendit au château avec Aure, il ne lâchait pas son faucon. Guilhem accueillit Martin dans la grande cour du château entourée par les murailles. Sire Guilhem Alla droit au but et demanda à Martin de l’accompagner pour la chasse royale au vol. Mais Martin refusa. Guilhem comprit le choix de Martin. Il le laissa repartir. Ce soir-là, Martin s’endormit en pensant à tout ce qu’il avait vécu pour récupérer son ami.

Tom

L’oiseau s’était envolé. Martin était tout heureux de revoir son oiseau. L’enfant remarqua un buisson bouger. Il observa plus attentivement et il vit un homme vêtu d’une braie et de chausses beiges. C’était un braconnier. Martin s’exclama : « Oh, non ! ». Le hors-la-loi brandit son arc, l’arma et...
Le jeune garçon regarda son faucon une dernière en se disant que peut-être ce serait son dernier vol. Le vilain ferma les yeux pour ne pas voir son ami mourir. Mais, après plusieurs secondes, rien ne s’était passé. Pas un bruit. L’enfant rouvrit les yeux. Le braconnier était allongé par terre, du sang rouge vif coulait de son crâne. L’oiseau était toujours là, il tournoyait dans le ciel. Un homme sortit d’un buisson avec une démarche agressive. C’était le fauconnier. Martin lui demanda s’il venait de tuer le braconnier. Il répondit « Oui ». Martin était choqué de ce qui venait de se passer devant lui il y a quelques secondes. Le vilain demanda au fauconnier pourquoi il venait de faire ça. Le fauconnier tirait dans sa main droite un fléau couvert de sang rouge vif. Il le jeta par terre et prononça ces mots : « Je ne voulais pas perdre cet oiseau une deuxième fois ». Le faucon vint se poser sur le bras du fauconnier. Martin se mit à pleurer. Le fauconnier lui demanda pourquoi. Le garçon lui répondit : « Je n’arrive pas à la récupérer maintenant ». Le fauconnier proposa un marché à Martin : « Tu ne diras à personne que j’ai tué ce braconnier et je t’apprendrai les ficelles du métier de fauconnier. Qui sait ? Peut-être qu’un jour tu deviendras fauconnier à Soupex ? ». Martin accepta ce marché.
Pendant presque un an, Martin et le fauconnier se virent tous les jours. Le garçon réussit à récupérer le faucon et le fauconnier prit conscience que d’affaiter des faucons pour tuer était une mauvaise chose. Plus tard, Martin devint fauconnier et monta des spectacles de faucons dans la région. Les baladins se joignirent à ce spectacle. Soupex devint l’emblème des spectacles de faucons.

Mathieu

« Voilà, j’ai enlevé cette marque à ta patte. Tu es libre maintenant, tu peux retourner auprès des tiens ! »
L’oiseau s’envola. Martin regarda le ciel et vit une lueur étincelante : c’était le grelot d’or, puis il rentra au village.
Arrivé chez lui, sa mère lui demanda où il était passé. « J’étais dehors, maman » répondit-il. Soudain, il entendit un bruit venant du dehors. On aurait dit que quelque chose était tombé. Martin sortit au dehors, il regarda aux alentours mais ne vit rien. Il rentra, mais, d’un coup, quelque chose tomba qui transperça le toit de la maison. Un nuage de poussière avait envahi la chaumine. Une fois la poussière disparue, il vit quelque chose bouger sous la paille. Il s’approcha pas à pas puis leva une partie de cette paille et il vit le faucon : il était blessé, son aile était cassée. Il n’y avait plus qu’un seul espoir : il emmena le faucon au château et le montra au roi qui le guérit. En remerciement pour ses bons et loyaux services, le roi nomma Martin défenseur des oiseaux et Martin eut le droit de garder son faucon. Il ne le quitta plus jamais. Le faucon donna naissance à trois petits faucons : l’un était blanc comme la neige, l’autre noir comme la nuit, et le dernier marron comme un arbre.