Enquêtes policières au Moyen-Age (2003-2004) publié le 23/09/2009

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La dernière mélodie de l’abbé
Le 25 Juin de l’an 1180, c’était l’anniversaire de l’abbé Hemboire ! Il avait 58 ans ce jour là. Il était très respecté de tous les chanoines. Imaginez donc : il dirigeait l’abbaye de Nieul depuis 25 ans ! Quelle joie pour tout le monde de fêter cet anniversaire ! Pourtant l’abbé était anxieux et n’avait pas le cœur à la fête. Il avait peur que le chantre fasse des fausses notes.

Tout le monde préparait la fête avec enthousiasme sauf le chantre qui restait dans son coin, tout seul. Il était en train de manger. Un peu plus tard, il sortit ses instruments pendant que les autres chanoines se mettaient à table. Ils mangeaient du mouton et des épinards puisque c’était un jour de fête. Claudus,le chantre prit la vielle à archet. Il joua très mal. Hemboire rompit le silence. Il dit à Claudus : « Tu joues comme un débutant ! » Tous les chanoines rigolaient discrètement. Claudus s’enfuit rapidement,vexé, car il avait trop honte. Hemboire fit comme si rien ne s’était passé. Le repas se termina sans musique. Claudus retourna dans le dortoir très en colère et pensa : « Je vais me venger de ce maudit Hemboire ! ». Il dit silencieusement : « Les instruments servent toujours, heureusement qu’ils existent ! » et il s’ endormit sur ses paroles très mystérieuses.

Six mois plus tard... un soir après vigiles l’abbé était resté seul, dans le chœur de l’église, agenouillé devant la croix du christ. Il avait sans doute un pêché à se faire pardonner !
Une forme sombre collée contre un mur, le surveillait de près. Elle s’approcha de lui avec quelque chose de long et massif dans la main droite. Elle se glissa derrière lui et lui porta un coup violent sur la tête. Otmar, le camérier aperçut des silhouettes, étranges : l’une qui s’écroulait sur le sol et l’autre s’enfuyant sans bruit en regardant derrière elle, si quelqu’un la voyait. Otmar s’approcha du corps et comprit qu’un crime venait d’être commis. Otmar décida de tout faire pour retrouver le coupable. Les chanoines se dirigeaient tous vers la salle du chapitre et Otmar interrogea la plupart d’entre eux. Il reçut des réponses intéressantes. Les soupçons se portèrent sur Claudus et Humbert le cellérier. Les suspects furent mis à part pour être interrogés par Otmar et Atton le prieur. Ceux ci virent que Claudus n’était pas en forme et que ses expressions, n’étaient ni claires, ni sincères.

 « Il a sans doute quelque chose à se reprocher » pensa Otmar en observant Umbert.
 Où étais-tu au moment du meurtre ? Demanda t-il.
 Euh... J’étais euh... aux latrines répondit Umbert.
Otmar reprit :
 Tu en es sûr ?
Oui. affirma Umbert
Otmar partit vers Atton et dit discrètement :
 Il n’a pas l’air sincère, il a vraiment quelque chose à se reprocher.
 Tu crois ?répond Atton
 Et Claudus ?
 Je n’en sais rien !
Deux jours plus tard après des interrogatoires intensifs Claudus avoua : il préférait cela, à la terrible excommunication qu’il attendait.
« -C’est moi qui l’ai tué l’abbé car il m’humiliait beaucoup trop. »
Épuisé, le coupable se laissa conduire sans résistance,d ans le cachot noir et humide.
Quelques semaines plus tard, Otmar fut élu abbé par tous les autres chanoines.
FIN