Une écurie dans la salle de musique, un abreuvoir à la place des cuisines ! publié le 06/02/2014  - mis à jour le 27/08/2019

Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un projet d’aménagement mais d’un constat : avant la construction de notre collège, les lieux où se trouvent aujourd’hui édifiées la salle de musique et les cuisines étaient occupés par une écurie. C’est l’examen de quelques cartes postales du début du XXe siècle, avec l’éclairage des photos aériennes anciennes du site Géoportail, qui nous permet de l’affirmer.

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Voici l’entrée d’une caserne qui devrait vous être familière, surtout à vous chers élèves car vous entrez au collège à peu près au même endroit. Allons, un petit effort ! La maison de gauche existe encore : elle fait aujourd’hui l’angle du boulevard Chasseigne et de la rue Guillaume-le-Troubadour. Et oui, notre collège, œuvre de l’architecte Maurice Soulier, a été édifié en 1956 dans la cour d’une caserne, et la rue Guillaume-le-Troubadour n’a été tracée que vers 1967, bien après le départ des militaires..

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Nous avons pénétré dans la caserne du 20e régiment d’Artillerie de campagne. Depuis 1887, elle porte le nom de quartier Dalesme et évoque un général, Jean-Baptiste Dalesme (1793-1877). Auparavant c’était la caserne Montierneuf, car elle occupait l’abbaye du même nom, dont le cloître du XVIIe siècle est encore visible dans la cour du Rectorat. Le bâtiment qu’on aperçoit à l’arrière plan de la photographie existe toujours : c’est le Concord Business Center (pas celui de New-York, celui de Poitiers), il abrite aujourd’hui une salle de remise en forme et le Dietrich. Comme on peut le voir, une allée se rendait en droite ligne de l’entrée de la caserne jusqu’à ce bâtiment, à travers … la salle d’Arts plastiques. À droite, derrière les militaires on aperçoit une construction sans étage : elle avait la forme d’un L et occupait l’emplacement de la cour du collège. Au passage, remarquons que les militaires n’ont pas l’air très occupés. L’un fait semblant de sonner du clairon, l’autre se met au garde-à-vous devant un officier qui traîne son sabre. À l’époque, le comique troupier était un genre très apprécié et chacun (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) se souvient de la chanson d’Ouvrard : « Je ne suis pas bien portant ».

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Nous voici à l’abreuvoir. Il fallait de nombreux chevaux pour tirer les canons de 75 du régiment et leurs caissons de munitions. Le long bâtiment derrière les cavaliers existe toujours : lorsque vous entrez au self, c’est le bâtiment que vous voyez de l’autre côté de la rue. Cependant, il a été raccourci lorsqu’on a tracé la rue Guillaume-le-Troubadour. Auparavant il allait jusqu’au parking des professeurs, sur l’emplacement des cuisines et de la salle de musique. Il est converti aujourd’hui en logements étudiants, mais s’agissait jadis d’écuries, construites en 1847 si on en croit une inscription prise dans la maçonnerie. A l’arrière plan de la photographie, on remarque le bâtiment du Dietrich, appelons-le ainsi pour que tout le monde le reconnaisse.

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Cette carte postale a été prise vers 1963. Au premier plan, on voit le moulin de Chasseigne dont les bâtiments sont encadrés par une usine hydroélectrique (elle produisait de l’électricité avec la force du courant du Clain). Sur les terrains de basket actuels se trouvait une usine qui fabriquait des brosses en 1937. Le collège paraît bien petit : seul le bâtiment B est édifié. Le bâtiment A (salles de math et de langues) figure sur une vue aérienne du site Géoportail (onglet remonter le temps, geoportail) datée de 1964. C’est à cette époque que l’on a raccourci l’écurie, construit Paganel et le petit gymnase.
Voilà quelques épisodes de l’histoire de notre collège. Pour le reste, questionnez vos grands-parents, trouvez d’autres photos, elles pourraient être publiées sur le site.

Bernard Cassagne
(merci à mon excellent collègue, M. Hérault, qui a scanné les cartes postales)

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 Bernard Cassagne

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