Photos de famille publié le 17/03/2010

Portrait photographique

Programme : la construction et la transformation des images dans l’intervention et le recours au détournement.
Cela potentiellement ouvre des questions relatives au montage, à l’hétérogénéité et à la cohérence.
Mais on s’intéresse aussi ici au statut de l’image : artistique ou documentaire à l’intérieur de l’entrée « les images dans la culture artistique ».

Modalités :

Des images incitatives (sous forme de planches figurant 9 personnages) sont distribuées aux élèves (également montrées à l’écran). Les élèves disposent d’une photocopie (N&B).

Une courte analyse avec la classe à l’oral permet d’aborder quelques points :

  • quelles sont ces images ?
  • qui sont ces gens ?
  • pourquoi sont-ils photographiés ainsi ?
  • on peut noter également l’aspect plastique : la couleur de l’image (sépia), le format
  • la mise en scène de ces corps : posture, costumes, éléments de décor… qui sont autant d’éléments incitatifs à une fiction.

Demande écrite au tableau :


« Mettez-les en scène pour mieux raconter leur histoire ».

En complément, à l’oral, il est indiqué aux élèves qu’ils peuvent : donner un titre, le nom de la personne, décrire la situation…inventer une façon de les disposer dans un espace, entre eux, leur créer des accessoires…recourir au dessin si besoin…

Matériaux distribués de manière incitative :

Papier de couleur, papier dessin blanc, morceau de carton, morceau de tapisserie… pour susciter leur imaginaire.
Pour provoquer une interaction entre image / demande / matériaux propres à la fabrication.

Cette première séance dure environ 1h30.

Compétences visées :

  • Construire une narration à partir d’une ou plusieurs images : organiser des images dans une intention par le recours à un travail plastique en 2 ou 3 dimensions à partir d’images et de matériaux incitatifs.
  • Utiliser divers modes de représentation : le collage, le dessin, les techniques mixtes, le volume, l’écriture.
  • Détourner des images, se les réapproprier pour leur donner une dimension "fictionnelle", en modifier le statut.
  • Différencier image artistique et documentaire par un court temps oral en début de séquence et une verbalisation après "effectuation".

Une deuxième séance fera l’objet d’une verbalisation en début de séquence pour resserrer le travail et le finaliser.

On peut présenter un "collage victorien" qui met en scène les personnages photographiques de manière assez proche de ce que font les élèves pour voir ce qu’est d’une certaine manière une image narrative : c’est-à-dire une image qui raconte quelque chose sans que pour autant l’artiste ait eu recours à du texte.

Photocollage victorien

Voir par là que le travail demandé, quant à lui, requiert autre chose puisqu’il s’agit d’aller plus loin, à savoir raconter l’histoire de ces personnages.
On ne montrera pas des exemples qui pourraient étayer ce propos mais en revanche on peut déjà les envisager. Comme par exemple, « Le Cocatrix » de Fontcuberta.

Evaluation :

Formative

  • capacité à participer à l’oral : se distancier par rapport à un travail réalisé, énoncer des difficultés, des problèmes mais aussi la création de sens produite, le détournement, reformuler…

"Sommative" pour la pratique

  • inventivité : capacité à introduire une narration à partir d’images et de matériaux incitatifs
  • capacité à créer de la cohérence à partir de matériaux et d’opérations hétérogènes
  • richesse du texte et relations plastiques élaborées entre image et texte
  • capacité à aboutir un projet, une intention en réponse à une consigne

Une 3ème séance envisage une rencontre avec le photographe Davy Jourget sur son travail photographique "Un Automne à Sarrasson".

Autres références envisagées :

  • Duane Michals "le Miroir d’Alice », 1974, pour voir que l’image qui raconte une histoire n’est pas forcément accompagnée d’un texte. Chez Duane Michals, un récit se construit par la série de photos et les cadrages différents. Ouverture sur le cinéma.
  • Boltanski, « 10 portraits photographiques de Christian Boltanski », 1946/64.
    Pour appréhender l’aspect fictif d’une image et ce qu’on peut lui faire raconter, même complètement faux (observer par exemple que ces visages sont très différents et ne peuvent pas avoir appartenu à la même personne, que l’arrière-plan est le même et qu’il ne s’agit pas donc de prises de vues espacées dans le temps).
    On peut voir aussi, pour l’association image / texte « Recherche et présentation de tout ce qui reste de mon enfance », 1968.
  • Sophie Calle, la série des chambres d’hôtel où l’artiste présente une image de chambre (elle s’est faite passée pour une femme de ménage pour l’occasion) à partir de laquelle elle trace des portraits fictifs des personnes absentes. Le texte n’illustre donc pas l’image, il la complète.