Cliché irréel ! publié le 05/05/2023

photographie numérique avec Ipad -pratique exploratoire en arts

Prendre des photos avec son téléphone est un acte banalisé au point tel qu’on ne regarde plus le réel comme il le mériterait. Des filtres sont souvent utilisés afin de donner à l’image un aspect amélioré alors qu’il fait fi de la réalité.

Si l’appareil photographique est apparu comme une invention parfaite pour restituer notre réalité et la fixer sur un support (1ère photographie inventée par Nicéphore Niépce, officier à la retraite, en 1826) nous donnant une impression d’immortalité ou tout du moins d’une trace de notre histoire ; l’évolution de la société le transforme en instrument de communication par l’image le plus répandu. Devenu désormais au quotidien un outil de propagande illusoire, de transformation de la réalité pour attirer l’attention ou donner un "modèle idéalisé" de ce qu’est notre réalité, sans pour autant satisfaire notre appétit insatiable d’images.

L’artiste Philippe Ramette, est un artiste plasticien français qui se définit comme un sculpteur mais qui donne à voir des photographies qui le mettent en scène de façon totalement irréaliste. Sans aucun trucage, il travaille sur la mise en place de dispositifs (essentiellement des moulages, des corsets de type orthopédiques adaptés à son corps pour l’aider à réaliser des postures) et ses autoportraits (puisqu’il se sert de sa propre image comme un personnage récurrent, toujours élégamment vécu, comme pour représenter l’Homme universel qui "regarde" le monde) invitent le spectateur à réfléchir.
Car une œuvre de Philippe Ramette ne laisse pas indifférent, le spectateur se questionne. À la fois poétique et surréaliste, son travail artistique est contemplatif. Je vous invite à aller y jeter un oeil :
http://www.artnet.fr/artistes/phili...

Le sujet en arts plastiques consistait à utiliser les Ipads pour obtenir des clichés de qualité (excellente définition) et à prendre en photo des mises en scène qui paraîtraient impossibles à réaliser sans effets spéciaux à la manière de Philippe Halsmann ou Philippe Ramette. À vous d’en juger.

PS : Le visage des élèves étant rendu anonyme par mes soins via l’usage du numérique, J’ai ajouté quelques détails sur deux clichés en particulier (N°23 et 43) afin de vous transposer dans l’univers que l’élève avait choisi de dépeindre ou qu’elle a pu constater au travers des séances d’expérimentation de l’outil Ipad. Ce choix s’appuie sur les explications écrites évaluées dans la discipline à l’issue du rendu final d’où le titre : "un cliché irréel".
Les élèves ont pu servir de modèle pour leur camarade et s’en sont donnés à cœur joie !

PS bis : L’image utilisée comme logo de cet article est la photographie "Dali Atomicus" prise par Philippe Halsmann, célèbre portraitiste de l’époque en 1948. La journée de prise de vue fût de toute évidence, rocambolesque, éprouvante et riches en anecdotes. La chaise de gauche est tenue en l’air par l’épouse de Halsmann. On compte jusqu’à trois : les assistants lancent 3 chats et un seau d’eau. À quatre, Dali saute en l’air et Halsmann déclenche. Pendant que tout le monde récure le sol et console les chats, le photographe développe le film pour voir le résultat. Au bout de 6 heures et 28 essais, la photo est bonne ! (anecdote tirée du site de l’académie de photographie).

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