La commémoration de Samuel Paty au collège Jules Michelet : un temps d’échange pour réfléchir au sens de l’école. publié le 19/10/2021

Entre le vendredi 15 octobre et le mardi 19 octobre, toutes les classes du collège ont participé à un temps de réflexion avec leur professeur d’Histoire-géographie. Nous sommes partis d’un bref constat, rappel rapide des faits, pour ensuite nous poser deux questions importantes :

Il y a un an, le vendredi 16 octobre 2020, un professeur d’Histoire-géographie a été assassiné car il a fait un cours d’EMC sur la liberté qui n’a pas plu à certains extrémistes religieux qui n’acceptent pas l’école. Par exemple, en Afghanistan où des extrémistes religieux viennent de reprendre le pouvoir, l’école est interdite pour les filles et certains savoirs sont interdits.
Peut-on imaginer un monde sans école ?
A quoi sert un enseignant ?

Les élèves ont donc ensuite discuté et exprimé leurs idées sur les fonctions de l’école et des enseignants en France aujourd’hui.

Trois grands thèmes apparaissent dans l’ensemble des niveaux (de la 6eme à la 3eme) :

D’abord, les élèves perçoivent l’école comme le lieu d’une transmission des connaissances. Ainsi, les enseignants font « partager des savoirs » (5B), ils « diffusent des connaissances ». Cela permet de « comprendre le monde qui nous entoure » (3A) mais aussi de « faire découvrir le monde dans lequel on vit » (4A) et de « développer la curiosité » (6C).

De même, à tous les niveaux, les professeurs sont perçus comme des adultes qui travaillent pour l’avenir des élèves. Ils font « travailler pour rendre les élèves intelligents » (6A), pour « apprendre des choses qui nous serviront plus tard » (6B). Ils doivent « pousser les élèves et les aider pour préparer leur avenir » (4B), « apprendre des choses pour notre orientation » (5A). On pense à son avenir mais aussi à l’avenir des humains en général : les professeurs et les savoirs servent à « développer le monde » (5C), « sans professeur, pas d’instruction, et sans instruction, pas de progrès » (3B) !

Enfin, beaucoup de classes ont fait remarquer l’égalité que permet l’école. Les professeurs « enseignent à tous les élèves sans distinction » (4B), ils « apprennent à tous en ne rejetant personne » (6A), ils « favorisent l’égalité et la diversité car l’école accepte tout le monde » (3C). A l’école, on apprend « à se respecter quelles que soient les croyances ou les origines » (5C).

Deux grands thèmes apparaissent plus particulièrement selon le niveau des élèves :

Les 6eme et les 5eme ont insisté sur la vie en société : « sans école, pas d’amis » (6B) ! L’école permet de « rencontrer des amis » (5C) et les professeurs permettent « d’apprendre des règles de vie pour se respecter » (5C) et « d’apprendre à avoir un bon état d’esprit pour connaître les règles et vivre avec les autres » (6A)

Le développement de l’esprit critique et de l’autonomie intellectuelle est plutôt une préoccupation des plus grands. Ainsi, les professeurs essayent de « développer l’esprit critique pour pouvoir réfléchir et faire des choix sans être influencés » (3C), ils apprennent à « réfléchir par soi-même » (3B) pour « pouvoir se débrouiller tout seul pour plus tard » (3A), « sans être manipulé » (3C). L’éducation va donc « faire en sorte que les élèves deviennent des citoyens capables de penser par eux-mêmes » (5B)

Pour toutes ces raisons exprimées par les élèves, un monde sans école, sans éducation ou sans professeur apparait peu enviable ; ou une France dans laquelle les professeurs seraient menacés parce qu’ils enseignent et les élèves menacés parce qu’ils apprennent apparait bien peu souhaitable.

L’équipe d’Histoire-géographie et EMC