Prix du roman des collégiens de la Vienne 2023 publié le 09/06/2023

Jeudi 8 juin 2023, les élèves de 4° qui ont participé au concours de lecture « Le Prix du roman des collégiens de la Vienne » ont eu la joie de rencontre l’autrice lauréate Muriel Zürcher qui a écrit A corps perdu à la Faculté de droit et Sciences Sociales /Sciences Economique de Poitiers.
400 élèves des collèges de la Vienne sur les 650 inscrits étaient présents à cet évènement.

Pour le collège, sur les 28 élèves inscrits, 18 élèves ont voté pour leurs romans préférés et 12 sont venus rencontrer l’autrice car 6 étaient en voyage scolaire ce jour-là.

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Le but de ce concours est d’accompagner les élèves dans la littérature et la découverte d’auteurs jeunesse, de les mettre dans la perspective de leur futur en leur faisant découvrir un amphi dans une faculté. Grâce au soutien de nombreux partenaires, ce concours est présent dans nos collèges depuis plus de 30 ans.
Après une présentation des créations d’élèves autour du roman :
• vidéos reprenant des passages du roman, avis sur l’histoire par le collège Arthur Rimbaud de Latillé,
• bande annonce et affiches si le roman était diffusé à la télévision ou au cinéma par le collège George David de Mirebeau,
les élèves ont pu poser leurs questions. Ceux du collège en avaient préparé mais ils ont été frustrés de ne pas être choisis pour les poser !

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Quelques retours sur ces échanges : Muriel Zürcher est une autrice très bavarde !
Sa carrière : Après plusieurs années dans le milieu hospitalier, après avoir participé à de nombreux concours d’écritures qui n’ont pas été toujours gagnants, elle décide de se consacrer à l’écriture et depuis sa première histoire publiée, elle n’a plus jamais arrêté. Elle a déclaré : « Après je ne fais plus qu’écrire [..] Depuis le bonheur ! ». C’est en fait les circonstances de la vie qui l’ont amenée à devenir autrice.

A-t-elle connu quelqu’un qui a vécu une expérience de survivalisme comme son héros Sasha ?
Elle s’est inspirée d’un reportage qu’elle a vu sur un homme qui était convaincu que la société allait s’effondrer. Elle s’est posée la question : comment se projeter et vivre uniquement si on est le plus fort ? Elle a également participé à une exposition sur la bio-inspiration où l’on peut s’inspirer du Vivant qui s’adapte face aux changements climatiques.

Il est difficile d’identifier les lieux de son livre :
En effet, elle a choisi les montagnes de la Savoie où son héros se cache car c’est le département où elle habite puisqu’elle vit à Chambéry. La montagne est le lieu idéal pour Sacha car « il ne doit faire confiance à personne » selon son père.
Dans le roman, le père de Sacha lui demande de sauter du pont alors qu’il fait froid : la leçon étant « ne fais confiance à personne » puisque son géniteur lâche la corde. Ce lieu n’existe pas : il n’y a pas de lac avec un pont au-dessus.
Le refuge, la bergerie et la grotte sont également inventés. D’où le nom de la bergerie : Lin Venté.

Le père est-il un personnage sympathique ?
C’est un personnage compliqué. Il aime son fils mais son objectif c’est que Sasha arrive à survivre. Pour y parvenir les moyens utilisés sont contestables. Il y a de la maltraitance. La question que suggère Muriel est : peut-on faire tout ce qu’on veut parce que l’on a un objectif ?

Temps passé pour écrire : Muriel Zürcher écrit beaucoup et pour tous les âges. Elle a expliqué sa stratégie pour écrire. Les idées, elle les a tout le temps dans sa tête. Quand elle a assez d’éléments, elle les note sur des cartes. Elle les pose sur une table pour construire son histoire et les hiérarchise. Il lui faut 3 jours pour bricoler son histoire. Elle numérote les cartes, les place à côté de son ordinateur et commence à écrire. La difficulté, c’est qu’il faut faire parler les personnages, leur faire vivre des émotions et parfois cela ne colle pas avec son idée de départ. De plus, d’autres idées « de génies » surgissent et changent la donne. Elle travaille sur un roman pendant 2 à 3 mois, parfois plus. La difficulté pour ce roman a été de faire des retours en arrière pour les 3 héros de l’histoire et parfois dans le désordre.

Pourquoi « le trafic de masques » dans son roman ?
Il y a une part autobiographique car au début de la pandémie du Covid, tout le monde avait très peur. Parmi ses proches, beaucoup travaillaient dans les hôpitaux. A Chambéry, Le chef du service stérilisation a mis en place une équipe pour coudre des masques. Muriel et ses enfants, chez eux, ont participé à cette action. De là, elle a imaginé un personnage qui n’aurait pas de scrupule pour utiliser l’échange de masques pour se faire de l’argent.

D’où lui vient son inspiration ?
Elle déclare « je suis une voleuse ». C’est comme si elle avait une éponge dans sa tête et elle s’inspire de ce qu’elle voit, de ce qu’elle lit pour imaginer l’histoire de ses livres.
Pour le roman A corps perdu , elle s’est inspiré par exemple du roman pour adulte la vallée des masques de Tarun J. TEJPAL.

Que fait-elle quand elle n’a pas d’inspiration ?
Elle n’a pas ce problème. Sa difficulté et de faire le tri dans toutes ses idées. Elle se mésestime : elle pense qu’elle n’arrivera jamais à la hauteur des chefs-d’œuvre littéraires qu’elle a lus. « C’est pas la peine, qui va s’intéresser à cette histoire ? ».

Quels sont ces des romans préférés ?
Elle est très éclectique. Elle lit de tout. Son genre préféré sont les romans absurdes comme Roman fleuve de Philibert HUMM ou Mamammouth de Zachary SCHOMBURG

Pourquoi ce titre ?
Elle ne l’a pas choisi. Elle voulait travailler sur le corps par rapport à ces héros : une fille grosse, qui ne reflète pas la société / une fille très belle mais les autres restent sur son apparence et ses chefs, au journal, ne lui proposent pas des sujets profonds / Sasha que son père façonne : son corps et son esprit.
Au départ, son titre était Capital corps mais son éditrice a refusé car cela faisait plus référence à une revue économique.
L’expression A corps perdu signifie que l’ on met toute sa vie, son énergie.

Le choix de la couverture ?
Elle a beaucoup plu aux élèves mais n’est pas le choix de Muriel. Dans sa tête, il fallait un chien sur la couverture. Son éditrice a testé la couverture auprès de jeunes. Tout comme le titre, elle l’aime bien mais ce n’est pas un coup de cœur.

De tous les livres écrits, celui dont elle est le plus fière : #Sauvezou
C’est celui qui raconte l’histoire de 2 sœurs qui vivent avec leur père alcoolique mais elles n’en parlent à personne par peur d’être séparées. La plus jeune, qui a six ans, souffre d’une maladie (maladie dont souffre l’un de ses neveux et qui souhaitait qu’un de ses romans en parle même si dans la vie, son neveu est moins malade que la petite fille), elle est témoin d’un crime et toutes deux doivent échapper à leurs poursuivants. Ce livre a été publié et édité pour les personnes mal voyantes et son neveu l’a beaucoup aimé.

L’avis de Tanguy qui a participé au concours : "Je me suis inscrit dans ce concours car j’adore lire et cela nous permet de lire des œuvres récentes. J’ai super bien aimé aussi la rencontre avec Muriel ZURCHER, car elle nous a parlé de tout ce qu’elle avait fait pour son roman. C’était aussi le roman que j’ai préféré !!!"

Les élèves qui ont participé à ce concours ont été ravis. Ils sont prêts à le faire à nouveau l’année prochaine. Alors, futurs élèves de 4°, embarquez avec nous dans ce beau projet !
Un grand merci aux élèves pour leur implication tout au long du projet même si nos rencontres dans l’année ont parfois été difficiles à mettre en place.

Mme Tranchant