Rome jour 3 publié le 10/04/2019

La dolce vita

Tout avait pourtant mal commencé... les yeux encore lourds au réveil, la fatigue qui commence à peser, toujours le même petit déjeuner avec un ertsaz de croissant, une théière qui défie les lois de la gravité, une arrivée sur Rome chaotique (tient un pléonasme), des élèves qui régressent sévèrement au niveau musical ( on est passé de la reine des neiges à l’âne trotro) ; bref une introduction à la Fellini, cela virait à l’absurde dans un décor menaçant, on était loin de la Dolce Vita.

Cela c’est à peine arrangé en arrivant aux ruines des thermes de Caracalla sous un ciel transpirant à grosses gouttes avec un acceuil d’une amabilité toute italienne. D’autant que certaines contraintes d’étanchéités se marient mal avec le style et l’élégance de nos tenues habituelles( certains esprits vils ne manqueront pas de vous en parler, voir même de l’afficher...)
C’était sans compter sur la majesté du lieu qui nous a fait oublier l’humidité persistante. Comme disait Astérix "ils sont fous ces Romains". Construire un centre aquatique dernier cri au coeur de Rome avec une dizaine de bassin pouvant acceuillir jusqu’à 1 600 personnes, des gymnases, un parc bordé de bibliothèques, des jardins, un bassin olympique de natation, le tout pouvant faire passser n’importe quel club med pour un bouiboui de deuxième zone n’était pas vraiment raisonnable pour l’époque. Mais que ne fesaient-ils pas pour la grandeur de Rome et le confort de leurs dirigeants ? Trempés mais l’esprit abreuvé cela commençait à s’éclaircir dans le ciel comme dans nos esprits.

Après une halte séchage général dans le car qui nous a transporté dans la deuxième couronne de la ville nous avons également fait un retour vers le passé plus proche. Le pique-nique rapidement avalé sur le parking de Cinnécittà 2 ( c’est un centre commercial...à pleurer), le soleil commençait à nous taquinner.

Nous arrivions devant la cité du cinéma mondialement connue, Cinécittà,en avance sur l’horaire, ce fut une première cette semaine. Pourtant, là aussi cela avait mal commençé. C’est la dictature italienne des années 30 qui a construit cet outil pour nourrir la plèbe avec ses productions de propagande : il était plus simple de filmer ce que le peuple devait penser plutôt que de l’instruire. Dans l’endroit pourtant sinistre avec une architecture "rationnelle" héritée du totalitarisme, la magie se créa. Comme dans un film de Fellini, la grâce naquit des plus vils instincts de nos congénères. Le mélange des décors de fibres de verre plus monumentaux les uns que les autres nous tranportaient de l’antiquité des péplums, jusqu’au sous marins de la deuxième guerre mondiale (U571), en passant par Gangs of New York de Scorcese. Pas étonnant que le maestro finit par vivre dans un logement accolé au mythique studio 5 où il créea la scène de la fontaine de Trévis dans la Dolce Vita. Il ne faisait pas du cinéma, il vivait son cinéma. L’âge d’or de ces studios vit passer toutes les grandes stars, la cléopätre d’Elizabeth Taylor, le Ben Hur de Charlton Heston, Le grand Clint Eastwood dirigé par son mentor Sergio Leone dans les westerns "spaghettis", et la grande Claudia Cardinale .
De nos jours le studio s’est beaucoup diversifié : grandes émissions populaires de télévision, concert et surtout les séries : des mégaproductions comme Rome ou plus confidentielle The new pope ( avec Jude Law quand même...). L’endroit nous a transporté dans l’espace spatio-temporel : nous étions alors tous restés ou re-devenus des enfants. Enfin certains plus que d’autres ...( indice : un messie à consonance polonaise).

Ca y est , oubliés les "soucis " de la veille, les contraintes de nos emploi du temps, nous vivions la Dolce Vita : de l’insousiance, une envie de profiter du moment présent, de lâcher prise. le bonheur fut rarement autant unanimité dans un groupe.

Le retour sur Fuiggi fut une formalité, le temps s’était distendu, nous pûmes en profiter pour un moment de convivialité et de partage . La confection des valises n’entâcha pas notre état d’esprit. Même le repas, pourtant navrant gastronomiquement parlant, fut une fête et l’occasion d’échange.
Le début de soirée du même accabit ne fut même pas terni par le grouillement intempestif de nos chers bambins survoltés.
Puis petit à petit tout fut plus calme mais on entendait encore dans certaines chambres un petit bruit, des conversations, l’envie de prolonger cet état de grâce qui se nomme ici la Dolce Vita.

Portfolio

Impression

  Imprimer
  L'article au format pdf

Auteur

 Monsieur Guerin

Partager

     

Dans la même rubrique

 Rome jour 4
 Rome jour 3
 Rome jour 2
 Rome jour 1
 Arrivée sur Rome