De grands témoins au collège publié le 20/02/2015  - mis à jour le 08/03/2015

Ce 19 février 2015, nous recevions deux anciens résistants qui ont raconté leurs actes de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et répondu aux questions des élèves. Âgés de 14 et 17 ans lorsque la France signa l’armistice avec l’Allemagne en juin 1940, M. Jean Coutan et M. Pierre Mappas ont très tôt décidé de continuer la lutte. Ils ont raconté leur résistance aux élèves et leur ont fait passer des documents leur appartenant : fausses cartes d’identité, brassard F.F.I. ...

Jean Coutan, né en 1926 et résidant à Parthenay, était chef de section sous le nom de guerre de Pontcarral. Sa section (F.F.I.) a compté jusqu’à une trentaine de personnes en 1944 dont Elie Cousseau, Léon Lagarde, Pierre Beaubert et André Ganne. Ses activités comprenaient des actions de contre-propagande, de la récupération d’armes parachutées puis cachées, et, à partir du débarquement en 1944, d’actions de "police" à la Libération. Il organisait la logistique de sa section (ravitaillement, hébergement...) dont le QG était au château de Maurivet que le propriétaire de l’époque avait déserté et dont le régisseur était le père du co-fondateur de la section : son ami et camarade d’école Giraudeau. C’est en se rendant à une réunion au château qu’Elie Cousseau et ses camarades étaient tombés sur une patrouille allemande en août 1944.

Pierre Mappas, né en 1923 et résidant à Thénezay, venait au collège pour la deuxième fois. Il a eu une importante activité de renseignement sur le dépôt de munitions que les Allemands avaient installé dans la forêt d’Autun. Toute l’avenue forestière qui part de la route de La Ferrière et mène au rond-point central était bordée de baraques en bois qui abritaient toutes sortes de munitions. Pierre Mappas s’y était fait embaucher en tant que charpentier et renseignait M. Raymond Gazeau du réseau Marie-Odile. Requis pour le S.T.O., c’est en tant que réfractaire qu’il est entré en clandestinité à partir de 1943, se cachant en Normandie, dans le Limousin puis à la laiterie de Saint-Loup où il échappa à une arrestation par les Allemands en se cachant dans les égouts de la laiterie. C’est l’ancien maire de Thénezay Henri Lorgueilleux qui lui fournit des faux papiers.

Pour toutes ces actions, Jean Coutan et Pierre Mappas risquaient l’exécution ou la déportation.

Dans l’assistance, un ancien de la section Pontcaral résidant à Poitiers mais dont la famille à l’époque habitait à Cherves, M. Guy Guérin, nous a livré également ses souvenirs de résistant. Lui a continué la lutte armée sur la "poche de La Rochelle" où les combats avec les Allemands ont continué plusieurs mois après la libération de la majeure partie du pays. Il a ensuite embrassé une carrière de militaire dans l’armée française.

Le témoignage a été filmé par deux élèves pour nos archives ; nous tenons bien sûr le film à la disposition de MM. Coutant et Mappas. 4 élèves ont été interviewés par Radio Gâtine à la fin de la séance.

A lire : l’article paru dans la Nouvelle République sur http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Communes/Th%C3%A9nezay/n/Contenus/Articles/2015/02/25/Ces-anciens-resistants-qui-temoignent-2236862

A écouter : le reportage de Gaëlle Colin pour Radio Gâtine sur http://www.radiogatine.com/index.php/actualite/magazines/692-temoignages-de-resistance

Mme Dessons tient particulièrement à remercier M. Jacky Berge pour l’avoir mise en relation avec MM. Coutan et Mappas et pour avoir fortement contribué à la réussite de cette action avant et pendant sa tenue.

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