De spectacle en spectacle, Pauline Bureau zoome un peu plus sur ce qui construit un individu. La grande et la petite histoire, l’engagement politique, le rapport à l’amour, rien n’échappe à sa plume. Après l’exploration de la féminité, après l’interrogation de l’héritage familial, elle pénètre ici de plain-pied dans ce qui, au fond, l’obsède depuis toujours : la construction de l’identité. Aurore, douze ans, et Théo, treize ans, les deux héros de la pièce, accomplissent le temps de la représentation, le chemin qu’exige une vie pour que l’enfant devienne adulte. S’il y a des roses sur leur route, elle n’est pourtant pas qu’une partie de plaisir. Mais ils avancent avec rage. Et puis ils se rencontrent. Dans un décor qui bascule du réalisme au fantastique grâce à l’apport de la vidéo et de la musique, les acteurs jouent avec justesse cette fable initiatique. La magie du théâtre se vérifie une fois de plus, qui accélère le cours du temps et fait entrer l’univers dans une salle de spectacle.