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Rencontre avec Anne-Marie Cadot-Colin publié le 06/06/2016

Rencontre des 5e avec Anne-Marie Cadot-Colin

Le 21 mars 2016, nous avons rencontré Anne-Marie Cadot-Colin. Cet écrivain a enseigné pendant trente ans la langue et la littérature médiévales à l’université de Bordeaux. A sa retraite, elle se consacre à la littérature pour la jeunesse et réécrit, à la demande des éditions Hachette, des récits de chevalerie afin de nous faire partager sa passion pour les aventures vécues par des personnages tels que Lancelot, Perceval, Yvain, le roi Arthur ou bien encore Merlin. Elle nous a expliqué que cette passion pour le Moyen Âge remontait à son enfance. Elle allait alors souvent visiter des édifices religieux. La beauté de l’architecture, la splendeur des vitraux l’émerveillaient.
Gentille et souriante, Mme Cadot-Colin nous a fait découvrir son métier d’écrivain et la manière dont elle travaille. Nous avons vite compris que ce métier, s’il est passionnant, est également difficile. Réécrire une histoire médiévale nécessite un véritable travail de documentation,
de recherche, de vérification. Vérifier par exemple le temps nécessaire à un chevalier pour se déplacer d’un endroit à un autre. Vérifier encore si les lieux cités existaient bien tous à l’époque où
se déroulait l’histoire. Rien ne doit être laissé au hasard, pas question pour l’auteur d’être imprécise !
Elle nous a confié qu’il n’est pas aisé de commencer un récit et que la première phrase, pour elle, n’est jamais satisfaisante. Elle l’écrit cependant, quitte à la supprimer plus tard, puis vient alors
l’inspiration. Elle préfère écrire à la main, relit plusieurs fois son travail qu’elle modifie, rature, corrige, transforme jusqu’à ce qu’elle soit complètement satisfaite. Le temps qu’elle consacre à
l’écriture d’un livre est bien sûr variable selon la longueur du récit ; elle ne s’impose pas d’écrire
quotidiennement mais deux ou trois fois par semaine. Un livre de 250 pages demande un an à un an et demi de travail.
Nous avons été surpris d’apprendre qu’un écrivain ne pouvait choisir les illustrations de
ses œuvres mais les découvrait seulement quand elles étaient achevées. Mme Cadot-Colin attend
toujours ce moment avec un peu d’inquiétude car un jour elle s’aperçut, mécontente, qu’une erreur s’était glissée sur la couverture d’un livre : le bouclier de Perceval n’était pas conforme à ceux utilisés au XIIe siècle ! Aussi a-t-elle exigé de voir le projet d’illustration pour son récit L’enfant
trouvé de l’abbaye. Elle redoutait que son héroïne, brune, ne soit transformée en blonde par le
dessinateur. Il faut préciser qu’à l’époque médiévale, la blondeur, très prisée, était un critère de
beauté…
Cette rencontre intéressante s’est terminée par un moment de complicité très agréable :
la dédicace de nos livres !