Classe patrimoine Fontevraud, jour 1 publié le 14/05/2019

Nos poussins de 5ème n’ont pas atterri très loin du nid, puisque nous sommes à peine à 15 minutes du collège. Voilà déjà de quoi rassurer tout le monde, et la proximité du cocon familial explique naturellement l’aisance avec laquelle les pious-pious ont pris leurs marques sur leur nouveau territoire. Leur nez fin ne s’y trompe pas : ici aussi ça sent bon la campagne charentaise. Et même que si on va tout en haut de la colline et qu’on se fait tout grand sur la pointe des pieds, on peut voir le sommet du noble édifice que l’on appelle modestement "Collège Claudie Haigneré". En somme, on se sent vite chez soi, surtout quand on a posé son sac dans sa chambrée et que l’on a passé la délicate épreuve collective de choisir « qui qui va prendre le lit du haut » (privilège réservé aux braves et aux audacieux, dont certains se sont discrètement assurés de la solidité des structures superposées avant de se décider).
Cependant, nous ne sommes pas ici pour essayer la literie et goûter aux joies, sans égales, de la cohabitation entre copains. Il faut vite se mettre au travail, car nous avons un film à tourner !
La journée de boulot commence avec... un goûter de bienvenue, qui nous a permis de confirmer que les ados, ça aime les gâteaux (qui l’eût cru ?!). Bref, l’entrée en matière est réussie, et tout le monde est content d’être ici.
Le reste de la matinée aura été bien plus studieux. En effet, nos artistes en herbe ont découvert l’ABC du cameraman, sur le plan théorique et pratique. Ils ont bénéficié d’un cours sur les notions d’angle, de cadrage et de luminosité, assorti d’exercices ludiques avec du vrai matériel de pro ! On n’a pas encore mis la main sur le prochain Spielberg, mais ça progresse !
L’heure du déjeuner est bien vite arrivée, et nos jeunes gens ont su faire preuve d’autonomie et de partage pour organiser cet agréable moment de détente, pendant lequel les profs ont honteusement profité de la promptitude des élèves à assurer le service. Oups..., mes collègues me donnent des coups de coude en maugréant qu’il ne fallait pas le dire... .
Pas beaucoup de temps pour une récré digestive, le devoir nous attend ! Le cours sur les métiers du cinéma reprend, et il y a beaucoup à savoir. A titre anecdotique, un élève découvre que le môsieur qui fait les lumières, c’est pas « l’éclairateur », mais l’éclairagiste. Errare humanum est.
Ensuite, nous formons deux ateliers : un pour les techniciens, et un pour les acteurs. Et oui, que voulez-vous ?, à chacun son métier ! Chaque groupe sera dirigé par un vrai professionnel. Dans le premier, on apprendra, entre autres, à utiliser une perche de son, un moniteur vidéo, un projecteur, et tout un tas de câbles que l’on fait courir partout en évitant de se prendre les pieds dedans. Dans l’autre groupe, on répétera comme des vraies stars (on n’a pas non plus trouvé le futur Johnny Depp ; vous ne verrez pas votre enfant monter les marches de Cannes pour l’ouverture du festival de cette année...), et on se rendra compte que ce n’est pas si facile ! En plus, il faudra enfiler des costumes, au risque de provoquer l’hilarité des copains.
Ainsi, la journée aura été bien remplie. Après un dîner bien mérité, Gronounours a souhaité « bonne nuit les petits » à toute la compagnie (personne n’a été dupe, tout le monde a reconnu M Desautel).

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