Sanxay & Bougon publié le 05/07/2010

La sortie des 6ème2 à Bougon et à Sanxay le 14 juin 2010

Le 14 juin, par une belle matinée ensoleillée, les 6e2 visitent la nécropole de Bougon. Ils découvrent les méthodes de l’archéologie et surtout un « cimetière » collectif, ou nécropole, qui veut dire « ville des morts », de nécro = mort, et polis = ville.

Sur le chemin ils admirent une cabane aménagée pour abriter les insectes. Le site de Bougon est aussi un lieu d’étude de la nature.

En passant les élèves remarquent une grande maison couverte de végétation. Ils aimeraient bien y aller, mais c’est pour le retour.
Il commence à faire chaud. Tout le monde s’assoit près d’un gros bloc de pierre posé sur des rondins de bois, et Jérémy le guide explique comment les archéologues ont imaginé les techniques utilisées par les hommes de la préhistoire pour déplacer de si lourdes charges sans treuil, sans tracteur, sans roues. Il en profite pour expliquer comment on en déduit l’organisation sociale à la préhistoire...

On continue vers les tumulus, en passant devant une installation intéressante : une reconstitution des différents étages géologiques est découpée, pour montrer les objets que l’on peut y trouver.
Au néolithique, ce sont des restes humains couchés « en chien de fusil », comme ceux qui ont été découverts dans les tumulus. A partir des ossements, des objets et des outils trouvés sur place il est possible d’imaginer la vie au Néolithique.
Sur des panneaux, un panorama présente les différentes formes de vie et des techniques.
On apprend ainsi que les Gaulois vivaient encore à la préhistoire pendant que les Romains appartenaient à l’Histoire parce qu’ils connaissaient l’écriture.

Puis la petite troupe arrive dans les sous-bois où se trouvent les 5 groupes de tumulus (on dit tumuli au pluriel en latin). Ce sont des grands tas de terre appelés tertres, qui abritent des chambres funéraires où étaient déposés les corps, avec des offrandes. L’entrée des chambres funéraires est bien visible, elle ouvre sur un couloir qui mène à une pièce constituée de grandes pierres dressées supportant une « table » faite d’une seule pierre couchée.

On voit bien la disposition des pierres debout et de la dalle qui les recouvre, ainsi que le mur de pierres plus petites qui empêche la terre de tomber dans la salle. On a trouvé plus de 200 squelettes dans un des tumulus.

Certaines chambres sont à ciel ouvert, car le tertre a été défoncé. Quand il n’y a plus de terre du tout, l’ensemble des pierres dressées et de la dalle posée apparaît, formant comme une table ; on l’appelle un « dolmen », comme celui de Poitiers à la Pierre levée.
Partout autour on trouve des fossiles. Celui d’une amonite (comme un escargot) est très remarqué.

En sortant du bois, on se dirige vers le musée qui se trouve à l’entrée du site. On peut enfin approcher de la grande maison paléolithique, reconstituée d’après des trous dans le sol correspondant à des piliers de bois qui ont disparu. On ne peut qu’imaginer ensuite la hauteur et l’inclinaison de la charpente.
Il fallait des longues perches et une couverture végétale comme des bruyères ou des fougères selon la végétation environnante.
Dans la cabane atelier suivante on voit bien les murs en torchis. C’est un mélange de terre et de paille consolidé par des bouts de bois et des bâtons.
Des activités ont lieu toute l’année, surtout l’été, pour montrer comment les hommes de la préhistoire fabriquaient leurs outils en os, en silex, en bois, comment ils tissaient et teignaient la laine, comment ils façonnaient l’argile pour faire des pots, comment ils fondaient le métal.

Dans le musée, sont présentées des coupes des tumulus qui en montrent la disposition intérieure, et la toute petite taille des chambres funéraires par rapport à la longueur totale des tertres. L’intérieur d’une chambre funéraire est reconstituée, avec les ossements et les débris de bols à offrande, tels que les archéologues les ont trouvés... après beaucoup d’autres personnes qui ont bougé et remué les squelettes pour trouver des objets précieux.

Des vitrines exposent les vrais objets précieux : des armes de pierre taillée (pointes de flèches) et de pierre polie (haches) , ainsi que des crânes qui ont été ouverts (trépanés) pour soigner un malade vivant. Cette opération s’appelle une trépanation. On pense que les gens étaient endormis grâce à des plantes pour éviter de souffrir. On voit aussi les morceaux de poterie, et des bijoux qui accompagnaient les morts vers « l’autre monde ».

Après le pique-nique pris à Bougon, tout le monde repart pour Sanxay. C’est aussi un voyage pour remonter le temps, car il s’agit d’un site gallo-romain du Ier siècle après Jésus-Christ. Après la conquête de la Gaule par Jules César, en 52 av. J.-C., les Romains ont apporté aux Gaulois l’écriture et leur civilisation : le théâtre, les thermes, les dieux romains. On découvre d’abord le théâtre.

Il est adossé à la colline, ce qui permet de disposer les gradins sur le versant.

En montant en haut des gradins, on admire la grande scène ronde appelée orchestra, ou arène, car on y mettait du sable comme dans un amphithéâtre. C’est donc un lieu mixte, qui servait à deux types de représentations : des pantomimes ou des combats de gladiateurs et de fauves.
Du haut des gradins, on entend très bien le guide qui parle sans crier.
L’acoustique est très bonne ! On voit aussi très bien les vomitoires, ou couloirs d’évacuation des spectateurs, qui rejoignent en bas les couloirs d’accès et les salles des coulisses où se reposaient les comédiens et les bêtes sauvages !

Puis les élèves traversent la Vonne sur un petit pont, et arrivent aux thermes, bien protégés par des toits.
D’abord on voit des arcades qui correspondent peut-être à un ancien temple, mais on n’en est pas sûr maintenant. En tout cas ce qui est très visible depuis les passerelles aménagées dans le site au dessus des bassins, ce sont les différentes piscines dans lesquelles les Gallo-romains venaient se laver après avoir fait de l’exercice à la palestre.

Après avoir bien transpiré, les clients se déshabillaient et allaient dans le bain tiède ou tepidarium, dont l’eau était chauffée par la chaleur des fours alimentés en bois par des employés (des esclaves ?). L’air chaud circulait dans des tunnels et arrivait sous la piscine surélevée et posée sur des colonnettes.

On voit encore d’en haut les traces au sol des colonnettes, puis au dessus le niveau en grande partie effondré du bassin, dont le fond était recouvert de ciment rose et de dalles de calcaire. Les visiteurs descendait dans la piscine par un escalier situé, à droite de la photo, près du trou d’arrivée d’eau. L’eau était acheminée par des aqueducs et évacuée par un autre trou. Elle devait être très grasse à la sortie car les Romains se lavaient avec de l’huile qu’ils raclaient ensuite avec de longs instruments qu’ils amenaient avec eux aux bains.

Le bain suivant, dont l’entrée se trouvait en face de celle du tepidarium, était le caldarium, ou bain chaud. Il y avait deux fois plus d’entrées d’air chaud pour chauffer l’eau. Mais le plus impressionnant est le sudatorium, l’équivalent d’un sauna, tout rond avec des murs creux pour faire circuler l’air chaud aussi dans le dos des clients, qui transpiraient beaucoup et achevaient de soigner leur corps. Puis ils sautaient dans la natatio, ou piscine d’eau froide, située sans doute à l’extérieur.

La visite se termine par le tour d’un temple plus gaulois que romain : il a une forme en croix et un sanctuaire (ou cella) octogonal typique de l’architecture religieuse gauloise, et devait abriter le culte de dieux gaulois liés aux sources. Mais les Romains ont amené leurs propres dieux et on a retrouvé sur place des statues de Mercure et d’Apollon, dieux guérisseurs.

Tout le monde est bien fatigué, mais les plus courageux trouvent encore la force de dévaler la pente près du théâtre en « roule-barricot »...

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