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28 Juin 1914: assassinat d'un archiduc à Sarajevo publié le 28/06/2012

Un attentat aux ramifications troublesTout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dimitrievitch, manipule une organisation secrète terroriste, La Main Noire. Celle-ci prône la réunion de tous les Slaves du Sud (on dit aussi Yougoslaves) autour de la Serbie, principal état slave des Balkans. A l’étranger, elle encourage des mouvements politiques comme celui, resté mystérieux, dont fait partie Princip.

L’assassin et ses complices sont des jeunes gens pauvres originaires de Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d’être formellement annexée par l’Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908.

Pour faire avancer la cause yougoslave, Princip et cinq amis, dont un Bosniaque musulman, projettent de leur propre initiative d’assassiner un haut fonctionnaire autrichien. Apprenant l’arrivée à Sarajevo de l’héritier du vieil empereur d’Autriche François-Joseph 1er (84 ans), ils se disent qu’il fera encore mieux l’affaire.

L’archiduc (51 ans) visite Sarajevo en qualité d’inspecteur général des forces militaires.

Une première alerte a lieu le matin quand une bombe tombe près du cortège officiel. Elle rebondit sur la capote de la voiture de l’archiduc et blesse un officier de la voiture qui suit. Son auteur, Gabrinovitch, est arrêté. Un peu plus tard, l’archiduc et son épouse se rendent à l’hôpital pour visiter le blessé mais leur chauffeur se trompe d’itinéraire et dans une ruelle, doit ralentir pour prendre un virage.

Princip, qui se trouve opportunément à proximité, joue le tout pour le tout et tire deux coups de revolver sur la voiture. L’archiduchesse est tuée sur le coup. François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. L’assassin est arrêté et rejoint en prison son ami ainsi que plusieurs complices présumés.

La mort tragique de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse, la duchesse de Hohenberg, passe d’abord inaperçue en Europe. Le prince est enterré à Vienne en catimini... Il est vrai que François-Joseph 1er ne l’appréciait pas beaucoup.

Les policiers autrichiens montrent d’emblée un lien entre les assassins et la Serbie. Il apparaît dès lors raisonnable à l’ensemble des chancelleries européennes que Vienne punisse celle-ci. Personne n’imagine qu’un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque puisse déraper...

La situation dérapeLe vieil empereur François-Joseph 1er ne veut à aucun prix de complications. La dynastie des Habsbourg a tout à y perdre de même que les Hongrois de l’empire, qui doivent faire face aux revendications des autres minorités : Tchèques, Polonais, Serbes, Italiens, Roumains... Mais le comte Berchtold, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, est impatient quant à lui d’en finir avec l’agitation serbe et, le 4 juillet, sitôt acquises les preuves de l’implication serbe dans l’attentat de Sarajevo, il envoie un émissaire à Berlin pour obtenir l’appui de l’empereur allemand Guillaume II...