Fleur publié le 20/09/2006  - mis à jour le 03/10/2007

Domaine


La représentation et plus précisément le dessin, le stéréotype* et l’observation.

*Stéréotype : au sens figuré : acte ou pensée qui se répète immuablement, modèle fixe dans lesquels se coulent des manières de penser ou de faire. Dans le domaine de l’esthétique, le stéréotype, solidification de ce qui fut l’effet d’un flux créateur, n’est plus que la répétition vide, sans fin et sans qualité, des formules inventées ailleurs, dévaluées par leur duplication quasi mécanique. Par un curieux retournement dont il est coutumier, le modernisme en a fait un matériau brut, que travaillent parfois les procédures psychiques décrites par la psychanalyse, à partir duquel sont construites des œuvres au « second degré » (ex : le Nouveau Roman, la peinture Pop).
« Dictionnaire du Vocabulaire d’Esthétique », Etienne Souriau.

Durée


1 séance et demi.

Objectifs généraux en relation avec les programmes


 « S’interroger sur le rapport qu’entretient sa production avec le référent ( que celui-ci soit de l’ordre du réel ou de celui d’un modèle intérieur) »
 « Prendre conscience que l’espace de la réalité n’est pas l’espace de la représentation et que les moyens techniques dont l’élève dispose, ainsi que sa maîtrise gestuelle et instrumentale ne sont pas forcément à la hauteur de son intention imitative. »
 « Faire découvrir à l’élève que l’écart par rapport au référent n’est pas nécessairement une faute mais que, tout au contraire, il peut présenter une valeur que tout effort de représentation constitue une invention. Le professeur répond plus largement au besoin de représenter de l’élève en lui faisant découvrir les ressources expressives des moyens utilisés. »

Il s’agit par cette séquence dédoublée en deux temps, de faire prendre conscience aux élèves que leur représentation de la fleur (c’est un exemple) est peut-être stéréotypée et qu’il est nécessaire, en se confrontant à une observation de la réalité (une vraie fleur) de faire évoluer leur représentation et en même temps leur capacité à retranscrire la réalité par une meilleure maîtrise gestuelle et instrumentale.

Objectifs spécifiques


1er temps
 Etre capable de comparer un ensemble de dessins et d’en tirer des analyses (évaluation formative).

2ème temps
 Etre capable de transcrire ses observations avec justesse dans le rendu des proportions, des ombres et des lumières, des matières et/ou des détails.
 Etre capable d’utiliser les ressources expressives propres à chaque outil.
 Etre capable de laisser de côté sa représentation mentale de la fleur (en vue de la dépasser) en étant « présent » par le regard.

Evaluation


Le dessin d’observation peut faire l’objet d’une note sur 10 points qui serait ensuite associée à celle de la séquence suivante toujours en relation avec la fleur et l’observation
 Transcrire l’observation avec justesse (proportions, ombres et lumières, matières, détails).
 Utiliser les ressources des outils en adéquation avec l’observation.
 Etre dans la perception visuelle et non la représentation mentale.
(par exemple : lorsque l’élève dessine un rond pour figurer le cœur de la fleur, il est dans la représentation mentale, en réalité l’observation du cœur de la fleur nous montre qu’il est constitué d’un ensemble de détails qui prennent une forme arrondie, etc...)

Ce travail peut également être l’objet d’un ensemble de constats et de découvertes faits avec les élèves et être évalués de manière seulement formative.
Ce qui importe, c’est que ces temps de dessin nous permettent d’aborder une recherche et une réflexion sur le trait, le détail et la retranscription personnelle de l’observation qui peuvent être développés dans la séquence suivante.

Dispositif et déroulement


 Première séance

Représentation rapide sur l’incitation « fleur » et analyse des dessins réalisés avec l’ensemble de la classe (1/4 d’heure)

A cette simple incitation - fleur - les élèves répondent librement* en 1 minute.

stereotype

*Ils sont libres quant à la fleur elle-même, sa taille et les outils utilisés : crayon à papier, crayon de couleur, stylo feutre, stylo à bille, etc.... En revanche une feuille A4 papier machine est distribuée à chacun pour gagner du temps. La durée impartie ainsi que le type de papier incitent bien évidemment à un dessin stéréotypé.

Les dessins sont ensuite affichés à côté les uns des autres pour être analysés par la classe.
Il s’agit de trouver dans l’ensemble des dessins les récurrences - de forme, de détails, etc.... - et de prendre conscience d’une sorte de lieu commun de la représentation de certaines choses très courantes (maison, soleil, bateau), d’une symbolisation de ces éléments comme dans les premières écritures.
Si certains dessins sont au contraire très différents, il s’agit de réfléchir avec les élèves à ce qui a présidé à leur réalisation : l’imagination ou au contraire un certain réalisme par exemple.

Les fleurs représentées ressemblent la plupart du temps à des marguerites ou à des pâquerettes, c’est-à-dire des fleurs très communes.
Ainsi, le dessin stéréotypé est à la fois une représentation simplifiée d’une chose élémentaire dans une culture donnée et donc sert à une forme de communication - rôle symbolique ; et en même temps, il est nécessaire de dépasser cette représentation figée pour soi-même évoluer et faire évoluer ses relations avec les autres.

 Dessin d’après modèle : une fleur présente en tant qu’objet réel (20 à 25 mn) .

Les élèves doivent dessiner la fleur qui leur est donnée en ayant le souci d’utiliser au mieux l’outil dont ils disposent pour rendre leurs observations, ici le crayon.

fleur

Dessin de Jules Balleydier

fleur2

Dessin de Victor Flipo

fleur3

Dessin de Marie Gombert

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