Témoignage d'un enfant caché (d'après le site de la NR du 31 janvier) publié le 13/02/2018

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Jacques Bachmann, auteur de « Être juif à 10 ans en 1939, sauvé par mes justes » et habitant à Niort, est venu témoigner devant les élèves de 3e du collège, réunis dans la salle socio-culturelle. Jacques Bachman a évoqué sa vie quotidienne de jeune garçon entre 1939 et 1945. Originaire de Russie, sa famille résidait au départ à Chalons-sur-Marne. Ils ont dû quitter la ville quand les combats ont commencé car les bombardements s’avéraient dangereux et l’avancée allemande faisait fuir.
Revenus ensuite après l’armistice de 1940, ils ont subi les mesures antisémites comme le port de l’étoile jaune ou l’interdiction pour son père d’exercer son métier de fourreur. Celui-ci se retrouvera d’ailleurs en prison pour être revenu dans son ancien atelier. Le danger se faisant de plus en plus grand dans la zone occupée, la famille a décidé de passer la ligne de démarcation, pensant être plus en sécurité dans la zone dite « libre ».
Une partie de sa famille n’a pas eu cette chance car, certains de ses membres ont été arrêtés et envoyés à la mort dans les camps. Jacques Bachmann a connu la vie quotidienne de ces années de pénurie où on manquait de tout : tickets de rationnement, récupérations de toutes sortes. Résidant à Villeneuve-sur-Lot, petite ville du Lot-et-Garonne, en contact avec la campagne, il a eu plus d’opportunités pour améliorer la vie quotidienne que les habitants des grandes villes. Il a fait sourire les élèves quand, il a évoqué son allergie pour les haricots verts trop consommés pendant la guerre.
Quand les Allemands ont envahi la zone libre, le danger a augmenté et la famille a dû se méfier encore plus pour échapper aux rafles mises en œuvre par les autorités du régime de Vichy pour répondre à la politique anti-juif des Allemands. Ils ont bénéficié de l’aide de ceux qui ensuite deviendront des Justes, comme ce voisin garagiste, M. Fabre qui à plusieurs reprises les a cachés. Après la Libération, la famille a pu regagner Chalons mais Jacques Bachmann n’oubliera pas ces années. Bien plus tard retrouvera Nanou, la fille de celui qui l’avait sauvé.