Henri Martineau publié le 11/09/2009  - mis à jour le 16/09/2009

[Henri Martineau

Henri Martineau

(né le 26 avril 1882) est le descendant d’une lignée de notables locaux auxquels la révolution a permis d’acquérir des terres et donc une certaine respectabilité.

Médecin réputé à Coulonges après des études secondaires à Niort, à la faculté de médecine de Poitiers puis à Paris où il soutient sa thèse en 1907 « le roman scientifique d’ Émile Zola : la médecine et les Rougon Macquart ». Thèse qui démontre un goût prononcé pour la littérature qui le fera connaître dans certains cercles cultivés d’Italie, des États Unis …


LE POÈTE :

Il s’essaie à la poésie et publie un premier poème dans la revue Reyan (1902) qu’anime Henri Clouzot, d’autres seront insérés dans cette même revue les années suivantes.

A la même époque, il donne quelques poèmes à la nouvelle revue de Clouzot, le Mercure Poitevin et au Supplément littéraire du Mémorial de Deux-Sèvres. Certains seront rassemblés dans deux plaquettes « Plages » et « Fumées ». (Hors commerce)

En 1904, étudiant en médecine, il remporte le prix d’un concours réservé aux poètes de moins de 25 ans organisé par la revue « la Plume » et dont les jurés se nomment : Moréas, Verhaeren et Henri de Régnier.

Il publie chez Léon Clouzot un premier recueil de 61 pièces « Les Vignes Mortes ».

En 1906 il fait éditer une mince plaquette de 5 poèmes de 20 vers, dont chaque pièce est liée a un épigraphe de Racine « Mémoires ».

1907, un nouveau recueil paraît « Acceptation ». Recueil salué par Barrés et Francis Jammes.

Poète mineur mais lucide, Martineau est surtout un amoureux de la poésie.


LE DIRECTEUR DE REVUE :

Dès janvier 1907, il envisage de fonder une revue littéraire. En 1909 il fonde « le Divan » avec ses amis Éon et Marsan.

Rien n’arrêtera plus la parution de la revue et Coulonges sur l’Autize devient le point de convergence des poètes du début du siècle.(F. Jammes, P.J. Soulet, Y Tristan Derême, F. Carco et bien d’autres).

Giraudoux ira jusqu’à écrire « Tous les employés de la Poste de France avaient reçu l’ordre d’envoyer à Coulonges les poèmes anonymes ou égarés. »

Ainsi se forme ce que l’on appellera « L’ÉCOLE du Divan », certains de ces auteurs disparaîtront pendant la guerre 14-18. Henri Martineau leur consacrera six numéros spéciaux du Divan qui formeront une véritable anthologie des poètes morts pour la France.

En 1921, il s’installe à Paris au cœur de Saint Germain des prés ou il ouvre au 37 de la rue Bonaparte une librairie à l’enseigne du Divan.

Très rapidement la librairie devient un lieu de rencontre pour de nombreux littérateurs.

Le directeur du Divan se fait très vite éditeur. Il publie des plaquettes de vers de ses amis, puis lance plusieurs collections : « Les Coussins du Divan », « les Quatorze » et « les soirées du divan » ou paraissent des œuvres de Klingser, Carco, Toulet, Pierre Benoît, mais aussi des rééditions de Nerval, Léon Bloy, Mérimée, Crébillon fils et surtout de Stendhal.

Le poète se fait critique et dans chaque numéro de Divan Martineau signe des comptes rendus de pièces et de livres.


MARTINEAU ET STENDHAL :

Stendhal prétendait qu’il ne serait compris que 50 ans après sa mort. Il l’est par Martineau qui dès 1912 publie un « Itinéraire de Stendhal » ou il rectifie les dates fausses et non contrôlées de l’édition des « Meilleures pages de Stendhal » donnée par Paul Léautaud au Mercure de France.

Apparaissent dans le Divan les « Petites notes Stendhaliennes » qu’il alimente jusqu’à sa mort en s’appliquant à :

 Éclaircir les zones d’ombre de la vie de l’écrivain.

 Débusquer les modèles de ses héros et héroïnes.

 découvrir les faits vrais à l’origine des intrigues romanesques.

A partir de 1926, et en un peu plus de 10 ans, il publie 79 volumes. En 1927 l’œuvre de Stendhal est enfin accessible à tous, chaque ouvrage étant muni d’une courte et claire préface.

Chaque numéro du Divan apporte son lot de mises au point et témoigne de nouvelles investigations. Peu à peu se constitue une sorte d’internationale des admirateurs d’Henri Beyle. Le Divan devient la revue Stendhalienne, l’organe d’un Stendhal club.

Martineau court les bibliothèques pour trouver le renseignement qui lui manque et en 1943, il publie une préface aux lettres de Stendhal et en 1947, 174 lettres à Stendhal

En 1948 il publie le « Petit Dictionnaire Stendhalien », le « calendrier de Stendhal » en 1950, puis chez Albin Michel « L’Œuvre de Stendhal, histoire de ses livres et de sa pensée » en 1951 puis « Le Cœur de Stendhal, histoire de sa vie et de ses sentiments » en 1952

Cet énorme travail est unanimement salué par la critique et vaut à son auteur le « Grand prix de littérature » de l’Académie Française, en 1951.

Henri Martineau disparaît le 21 avril 1958 à l’hôpital Saint Antoine à Paris.