Ida Grinspan publié le 27/05/2013

un témoignage bouleversant.

Grâce à l’accueil amical du Collège G. Philippe de Chauvigny, les élèves de 3e ont bénéficié pendant 2h, du récit de Mme Ida Grinspan, déportée à Auschwitz en 1944. Elle revient sur son histoire à travers l’Histoire précisant bien qu’elle constitue l’une des rares survivantes d’une période lors de laquelle des hommes, des femmes et des enfants ont été déportés et gazés "simplement parce qu’ils étaient nés".

J'ai pas pleuré

Dans J’ai pas pleuré, par Bertrand Poirot-Delpech de l’Académie Française, Ida Grinspan livre son témoignage sur l’horreur des camps.

Biographie d’Ida Grinspan, extraite du Mémorial de la Shoah (témoignage vidéo recueilli en 2004 par le Mémorial de la Shoah et la Mairie de Paris).

"Ses parents avaient fui l’antisémitisme de la Pologne, cinq ans avant sa naissance, en 1929 à Paris. S’ils envoient Ida, en juin 1940, chez une nourrice à Jeune-Lié, près de Melle, c’est parce que les conditions de vie y sont meilleures et non par crainte de mesures antisémites. Ida "ignore tout de ce qui se passe à Paris", jusqu’à ce son père lui annonce, dans une lettre, l’arrestation de sa mère lors de la rafle du Vél’ d’Hiv, en juillet 1942. Elle-même est arrêtée, dans la nuit du 30 janvier 1944, chez sa nourrice, au grand dam de cette dernière, par trois gendarmes français.

Interrogée à Niort pour lui soutirer l’adresse de son père et de son frère aîné, elle est transférée à Drancy, qu’elle quitte pleine d’espoir : on lui dit que "ceux qui ont de la famille déportée vont la rejoindre". Après un voyage en train dans la promiscuité et la puanteur, elle arrive à Birkenau, le 13 février 1944. Débarrassée deux ans plus tôt de ses nattes, Ida paraît plus âgée que ses 14 ans, et évite ainsi la chambre à gaz, où étaient envoyés d’office les moins de 15 ans. Affectée à un commando des pierres, puis des pommes de terre, elle travaille ensuite dans une usine d’armement.

Le 18 janvier 1945, les Allemands évacuent Auschwitz, et une terrible "marche de la mort" emmène Ida jusqu’à Breslau (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne), puis à Ravensbrück. Malade du typhus, elle est envoyée dans une annexe du camp, à Neustadt, où elle est soignée par Wanda, une infirmière polonaise déportée pour résistance.

En mai 1945, c’est en brouette que les soldats soviétiques l’évacuent vers un hôpital militaire. Rapatriée au Bourget en avion, elle apprend que son père, déporté mi-1944, ne reviendra pas."